victimes attentat

(Mardi 15 novembre 2005)

Libye: décision fin janvier sur le sort des infirmières bulgares

La Cour suprême de Tripoli a reporté mardi au 31 janvier sa décision sur la recevabilité de l'appel des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien condamnés à mort pour avoir inoculé le virus du sida à des enfants.

La Bulgarie va devoir attendre la décision de la Cour suprême de Tripoli sur un appel de cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien jusqu'au 31 janvier 2006. Ils ont été condamnés à mort le 6 mai 2004 pour avoir, selon la Libye, inoculé sciemment le virus du sida avec des produits sanguins à 426 enfants, dont une cinquantaine sont morts, à l'hôpital pédiatrique Al-Fatah de Benghazi au nord de la Libye. Le tribunal peut soit confirmer la peine de mort, soit ordonner un nouveau procès, soit reporter sa décision. “Nous n'avons pas beaucoup d'espoir car ma femme et ses collègues sont devenues un enjeu dans un contexte politique international. La Libye en fera le commerce au prix qu'elle désire", a déclaré Ivan Nenov, l'époux de l'une des infirmières détenues en Libye depuis 1999. En septembre, le Conseil de l'Europe avait conclu qu'il n'y “avait aucune preuve de leur culpabilité“. Dans une expertise, le professeur Luc Montagnier, découvreur du virus du sida, avait en effet affirmé que les contaminations avaient commencé bien avant l'arrivée des infirmières bulgares.

Des arrangements entre Sofia et Tripoli ?

Alors que la presse internationale fait état de possibles arrangements que Tripoli et Sofia négocieraient en secret, le ministre bulgare des Affaires étrangères, Ivaïlo Kalfin, a déclaré vendredi qu'il rejetait le versement de compensations financières aux familles des enfants malades. Il s'est également refusé à un "échange" des infirmières contre un officier libyen condamné à 27 ans de prison en Grande-Bretagne pour l'attentat de Lockerbie en 1988. "Il n'y a aucun lien entre les deux. Je ne veux pas voir les infirmières utilisées dans ce contexte", a déclaré le ministre. Quant au Premier ministre libyen, Choukri Ghanem, il a souligné qu'il s'agissait d'"un problème légal qui n'avait rien à voir avec la politique". L'affaire est devant un tribunal indépendant. Nous attendons sa décision et nous allons discuter ensuite", avait-il ajouté.

Georges W. Bush a demandé à plusieurs reprises la libération des condamnés tout en s'engageant à aider Tripoli, dont le système de santé est délabré, à combattre le sida. A Dubaï et à Washington, des journaux ont écrit récemment que Tripoli était "sur le point d'abolir la peine capitale afin d'ouvrir la voie à une commutation des peines des cinq Bulgares et du médecin palestinien".

En France, la chanteuse française d'origine bulgare Sylvie Vartan avait appelé à participer à une manifestation lundi à Paris pour demander l'annulation de la condamnation à mort des infirmières et du médecin. Cette manifestation a réuni lundi quelques dizaines de personnes.

Avec AFP

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